14 • Correspondance professionnelle

Poubelle bleue

• Une lettre signée par le comité de rédaction d’une revue à contenu théorique : “Cher ami, l’effort entrepris pour sauver… commence a porter ses fruits. À l’heure actuelle chaque numéro est diffusé à 5 000 exemplaires et les propositions de dossiers affluent, ce qui prouve la vitalité de la revue. Le nombre d’abonnés, en augmentation sensible, est pour l’instant à 800 mais il nous faudrait arriver à 1 200 pour assurer notre existence auprès de l’éditeur. Voyez s’il n’est pas possible de susciter auprès de vous des abonnements. N’oubliez pas en particulier de prospecter les diverses bibliothèques que tous pouvez connaître. Nous vous tiendrons au courant des résultats.
• Une lettre manuscrite : “Pierre, j’aimerais que tu lises ce texte de…, présenté pour la commémoration du bicentenaire de la Révolution Française, texte peu orthodoxe mais qui sait lire doit s’aventurer au moins dans un de ces projets. Bien à toi, Jacques.”
• Un courrier provenant d’une université espagnole : une lettre invitant Pierre L. à participer à un séminaire, et un dossier présentant l’avant-programme.
• Une lettre provenant d’une université allemande et portant la mention “Monsieur le professeur Dr” : “Je serai à Paris du 10 au 15 mars à l’hôtel… et j’aimerais vous rencontrer à l’occasion.
• Une lettre manuscrite dans une écriture illisible : “je vous ai adressé l’autre jour un document (…) ma soutenance d’habilitation, qui résume un peu ces (…) qui m’ont inspiré et (…) je travaille actuellement. J’espère pouvoir un jour en parler avec vous, car je (…) vos textes, qui me (…) et avec lesquels je dialogue par écrit. Je vous téléphonerai lors d’un prochain passage à Paris pour convenir peut-être d’un rendez-vous. Avec mes pensées cordiales, (signature illisible).”
• Une petite carte manuscrite : “Monsieur, voici enfin la traduction de votre texte – excusez-moi pour ce petit retard. J’espère qu’elle vous conviendra mais téléphonez-moi si vous avez des objections. Veuillez croire à mes sentiments les plus distingués, Anna G.” Une carte postale représentant une peinture d’Yves Klein : “Votre livre me plaît. Merci de me l’avoir offert. J’aurai beaucoup de plaisir à publier un texte de vous mais il faudra trouver une belle image. Françoise M.”
• Une lettre dactylographiée, déchirée en plusieurs morceaux : “Quelques lignes pour te prévenir que je porte ma candidature à la Villa Médicis cette année, et pour te demander ton appui (par exemple, si d’aventure tu connaissais quelqu’un dans le jury…). À cette fin je te communique la liste des membres du jury et te joins un abrégé du projet que j’aimerais bien mener dans cette noble institution. J’espère que tu te portes bien et que nous pourrons nous rencontrer prochainement”. Mention manuscrite : “Je t’embrasse bien fort, Miriam S.

Poubelle noire

• Une lettre écrite sur deux petites feuilles de papier quadrillé : “Je n’avais pas pris de vacances depuis 3 ans et je profite de cette occasion pour te dire bonjour. Je n’ai pas fini mon livre sur (…) mais ça avance. Je n’ai pas osé te téléphoner depuis longtemps mais, comment dire, j’y songe. Je relis avec jubilation ton livre : … (suivent des éloges et commentaires variés). Je ne m’aventure pas plus loin aujourd’hui. Très sincèrement, Michel C.
• Une lettre de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques : “Je vous prie de trouver ci-joint un exemplaire du contrat particulier de représentations de l’ouvrage intitulé…” etc.
• La photocopie de l’interview d’un écrivain, publié dans un hebdomadaire ; sur la marge, manuscrit : “J’aimerais vous interviewer aussi, qu’en pensez-vous ?” Isabelle A.
Une lettre provenant d’une revue d’art italienne, écrite dans un français approximatif et invitant Pierre L. à écrire un article de 3 à 5 feuillets : “Comme je vous préveni par téléphone, nous vous payerons 2 500 F pour ce text. La seule chose est que nous en aurions besoin assez tôt, le plus tôt possible.”